Avec l'avènement des plateformes de crowdfunding en Europe, un nouveau schéma d'arnaque s'est diffusé largement sur le net en passant par les réseaux sociaux et dans les messageries électroniques : de fausses offres de prêts en ligne envoyées en un rien de temps, sans demander d'apport, sans garanties et par des gens qui disent être des particuliers investisseurs. C'est de toute évidence une tentative d'extorsion, mais l'abondance des fausses annonces sur ces réseaux en dit long sur la gravité du problème. Ainsi, un grand nombre d'internautes ont été floués à cause cette arnaque. 

Comment agissent ces escrocs ?
 
L'arnaque au crédit rapide prend généralement la forme d'une histoire avec plus ou moins de cohérence. Pour notre escroc, il s'agit d'une étape essentielle parce qu'il sait que la réussite de sa tromperie est en partie conditionnée par la croyance ou non en son histoire. Lorsqu'il veut appâter le plus grand nombre de personnes possibles, il rédige et met en ligne une annonce sur des plateformes ayant beaucoup de fréquentation comme les réseaux sociaux ou les forums publics. Beaucoup de pages populaires ne contrôlent pas les pages de commentaires accessibles par tout le monde, ce qui en fait un lieu privilégié des arnaqueurs. Pour faire simple, notre escroc s'affiche comme une personne qui dispose d'un héritage qu'elle souhaiterait faire fructifier par l'octroi de crédits avec un taux très compétitif. Souvent, il fait croire qu'il est un rentier à la retraite qui souhaite sortir du système financier classique et donner ainsi l'image d'un homme noble visant à faire évoluer positivement le monde du crédit. Ce procédé poursuit un but précis : jouer sur la détresse financière des personnes fragiles en leur expliquant qu'un emprunt est encore possible, même avec de faibles ressources. Il se dit prêt à leur accorder un emprunt, même s'ils ont déjà des crédits à rembourser (plus de détails à ce propos dans l'article sur l'arnaque au crédit rapide). Une fois que la demande est acceptée, notre escroc promet de débloquer l'argent en quelques jours avec des mensualités qui peuvent monter jusqu'à une dizaine d'années. S'il peut sembler incontestable pour la plupart des lecteurs que des annonces de ce type sont improbables, il n'en reste pas moins que des personnes se trouvant au pied du mur financièrement peuvent se faire avoir en croyant qu'elles obtiendront un crédit sans trop de contraintes. 
Ensuite, il crée une fausse identité. Sur les réseaux sociaux, n'importe qui peut usurper une identité avec un tant soit peu de créativité. C'est de cette façon qu'agissent les arnaqueurs au faux crédit qui créent intégralement un faux personnage qui saura coller avec leur histoire. En premier lieu, ils s'efforcent à donner une identité locale à ce faux profil. Donc pas de prénoms étrangers qui tendraient à faire fuir les plus sceptiques. Il faut que la cible ait l'impression que le prêteur est "du coin".
Les plus fourbes vont jusqu'à réclamer les justificatifs de revenus à la victime, d'autres lui demandent de répondre à des questions sur sa vie professionnelle. Pour être un un peu plus crédible, notre escroc ira jusqu'à créer de multiples profils qu'il contrôlera pour mettre en ligne de fausses recommandations (le but étant bien sûr de faire l'éloge du faux prêteur). 
Quand la cible est convaincue du sérieux de l'opération, notre escroc peut directement passer à l'action. Il confirme alors qu'il approuve le dossier d'emprunt, mais demande le versement de frais divers par mandat avant de valider la procédure. Ces frais peuvent représenter plusieurs centaines d'euros et viennent compenser la durée passée par le faux prêteur à étudier son dossier. Les frais divers sont, selon-lui, strictement nécessaires pour libérer le crédit. Si la victime paye, notre escroc lui exigera ensuite de verser une prime d'assurance emprunteur obligatoire. Sauf que, la victime ne verra pas son prêt arriver et notre escroc encaissera les virements avant de s'évaporer dans la nature. 


Comment combattre face à de telles méthodes ? 

Tout le monde en France n'est pas accrédité à proposer un prêt et le crédit aux particuliers reste une activité encadrée. Si un individu ou un groupe fait la promotion de services financiers en ligne, le site internet est dans l'obligation de publier ses informations légales et ses conditions générales. Pour être habilité en tant que de société de prêt, tout organisme doit posséder un agrément de l'ACPR ainsi que d'une immatriculation au registre ORIAS. Tout site de crédit entre particuliers doit impérativement être en possession de ces agréments, dans le cas contraire, il s'agit clairement d'une arnaque. Ensuite, il faut savoir que les délais pour obtenir un crédit ne sont pas aussi rapides et qu'il faut (environ) deux semaines avant de recevoir l'argent sur son compte bancaire. Et même si une personne avait un capital à placer de cette façon, il ferait une profonde et longue analyse de tous les justificatifs avant de faire son choix. En tout état de cause, une banque n'accorderait en rien un quelconque crédit immobilier, prêt personnel ou à la consommation à un individu ne pouvant garantir un remboursement dans la durée.